dimanche 6 décembre 2015

J'ai envie de vomir

6 décembre 2015. La peste brune menace la France. On y est.
 
 
Plus jeune, face à la montée du FN, j'ai espéré que jamais, jamais mes enfants n'auraient à connaître la France dirigée par un parti fasciste.
 
J'ai grandi. J'ai eu un début de carrière placé sous le signe de la passion et de la chance et, globalement, j'ai eu ma part de responsabilité dans les obstacles que j'ai eus à affronter.
 
Ensuite, parce que j'ai pris le risque de la reconversion, j'ai connu et je connais encore la précarité. Je cherche du travail, je me donne les moyens pour ça, et je suis encore au chômage à 30 jours de ma fin de droits.
 
C'est vrai, certains matins sont difficiles, quand la chape de plomb ne te laisse entrevoir que le gris du ciel.
 
C'est vrai, je suis parfois découragée.
 
C'est vrai, je me fais parfois penser à Caliméro, quand je pense à ma situation actuelle. "Pas assez expérimentée"... "Trop vieille"... "Trop femme..." "Trop intello..." J'en ai entendu, des arguments sape-moral.
 
C'est vrai, aussi, j'ai peur pour la France. Les attentats nous ont tous bouleversés et atterrés.
 
Mais je n'accuse pas la terre entière d'être ainsi engluée dans cette galère. Je n'attends pas des autres qu'ils me sortent de mon bourbier. Je vais y arriver.
 
Je suis seule maître de mon destin.
 
Jamais je ne m'en remettrai à un parti haineux et fasciste.
 
J'ai hésité à aller voter, aujourd'hui. Pourtant, je me suis dit que c'était le seul pouvoir que j'avais. Même dans une région - les Pays de Loire -  moins menacée par le FN, m'opposer, comme je peux, à cette montée inexorable de la peste brune.
 
J'ai suivi le même raisonnement, finalement, que les gens qui galèrent et qui n'en peuvent plus de leur quotidien. Eux aussi, se sont dit qu'ils avaient un pouvoir, celui de rejeter en bloc notre classe politique. J'imagine déjà leur argument, les premières justifications...
 
Ne l'oublions pas...
 
 
Moi aussi, je suis déçue de la classe politique, désespérante et ignorante, stupide et vaine. Droite ou gauche, ces politicards ont leurs responsabilités dans la montée du FN. A force d'ignorer la colère du peuple, à force de vivre dans leur bulle et de montrer ce visage arrogant quand la situation supposerait un peu d'humilité, ils ont réussi à se décrédibiliser.

Ils ont réussi à nous dégoûter.
 
Aujourd'hui, ils ont déroulé le tapis rouge pour Marine Le Pen. Sa clique et elle peuvent jubiler. Toujours plus démago, la leader du FN a répondu à cette attente irraisonnée de gens désespérés qui ont choisi la voie de la haine pour crier leur colère.
 
A ces gens, j'ai envie de dire que, certes, on peut toujours se révolter en tapant sur l'autre. Mais on n'en sortira jamais grandi.
 
L'anéantissement, c'est ce qui attend la France si la peste brune revient nous envahir.
 
Je reviens. Je vais juste vomir.