vendredi 20 novembre 2015

Schizophrène

Schizo. Voilà comme je me sens en ce moment.
 
Ce matin, par exemple, j'étais dans l'hémicycle du Conseil régional pour retranscrire les débats de personnes politiques ou pas, d'ailleurs.
 
En rentrant, j'avais ça dans la boîte aux lettres:
 
Déjà, un DRH qui prend encore la peine d'envoyer une lettre, fût-elle de refus, on frise le paranormal.
 
Ah oui, c'est vrai, j'envoie des candidatures à la pelle, en ce moment, pour dégoter un poste en cuisine, pâtisserie, traiteur, vous voyez bien.
 
Je fais ça entre deux articles parce que, oui, je cherche aussi de la pige et j'ai même enfin découvert Star Wars, si si, à 41 balais, à la faveur de deux papiers (que je n'ai finalement même pas rédigés, la loose). A la place, j'ai analysé le rôle de Disney dans le 7e art. Cherchez l'erreur.
 
J'ai écrit un portrait aussi, cette semaine, sur un entrepreneur nantais... en rentrant de mes services du midi. Je devais un peu sentir la frite, j'imagine, en écrivant ce papier, après avoir monté du burger et des panini.

Hier soir, libérée de ces petits retours vers le futur (ou était-ce des réminiscences du passé?), j'ai pu passer un entretien. Je retiens mon souffle, mais j'ai adoré ce moment et je reste en course pour ce poste de commis de cuisine. Fingers crossed.

De quoi bien finir la journée après un début larmoyant. Je devais en effet évoquer mon projet de pâtisserie avec une coopérative d'entrepreneurs, hier. Face à l'urgence financière (dans moins de 2 mois, plus de droits, c'te blague), j'ai dû me rendre à l'évidence: il me faut reporter mon projet, remballer mon bébé et mes idées, mettre le tout sous couveuse et attendre le retour des éclaircies...

Et donc réfléchir à mon avenir, faire ces sauts de puce d'un monde à l'autre, envisager ma place dans le travail comme quelque chose d'aléatoire et fluctuant.

C'est un peu fatigant, devrais-je admettre. Pour tout dire, j'ai l'impression de sauter d'un univers à l'autre en un éclair, de troquer ma panoplie "d'intellectuelle" (hum) pour celle de manuelle, avant de tout enlever et de me ressentir un peu... déboussolée, peut-être?
 
Pas le choix, je crois. Ainsi va ma vie.
 
Ce matin, la conférence traitait du "travail en 2030". A écouter le consultant parler, je me suis dit que je n'étais pas la seule à virer schizo. Les amis, on est beaucoup à avoir basculé, et le mouvement va grossir, entre deux activités qui n'ont parfois rien à voir.
 
Schizo, oui. Je ricane intérieurement quand j'affirme que j'irai à la soirée pyjama chez Jawad, ce soir, événement organisé sur Facebook, me délectant des commentaires sur ce vrai mytho (ah pardon, supposé mytho, n'oublions pas la présomption d'innocence, les amis) qui a accueilli à l'insu de son plein gré des mecs armés jusqu'aux dents. Oui, je me marre franchement devant les trésors d'imagination des internautes. Et puis, je bascule dans la tristesse extrême en lisant ce témoignage de Louise, si touchant; Louise, qui n'a pas renoncé à son humour pour raconter l'horreur; Louise qui me tire les larmes et me remue les tripes.
 
Schizo. Ou juste très, très humaine, à assister comme chacun à la transformation de notre monde...

1 commentaire:

  1. Suis ce lien qui te mènera à la première page d'une revue datant de 1886. Dans la cinquième colonne et la septième paragraphe débutant par "Toutes les personnes...", tu découvriras des commentaires concernant l'ancêtre du pôle emploi. Disons qu'il vaut mieux en rire ;)
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7522539c/f1.item.zoom

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