jeudi 9 avril 2015

En attendant Michalak (l'histoire d'une boucherie et d'une once de magie)

Pendant que mon pré-pré ado joue au grand sur la toile, moi, vous le savez, je m'improvise écolière. C'est donc dans un mélange de joie et d'effroi que j'ai découvert ma convocation, aujourd'hui.
 
Un CAP? OK, je ne vous vends pas du rêve, mais pour moi, pourtant, c'est une sorte de Graal...
 
Au moment d'ouvrir fébrilement l'enveloppe, j'ai senti comme un truc glacé en moi. Genre, comme si je réalisais qu'en fait, je suis quand même une grande malade d'imaginer que je vais passer et - rêvons ! - obtenir mon cap pâtissier, moi l'apprentie aux mains carrées (je vous jure, ça aide pas, notamment au niveau des finitions).
 
Deux épreuves écrites les 11 et 12 juin. L'épreuve pratique, celle de tous les dangers, le 15 juin. Le truc qui dure sept heures "maximum", précise la convocation, la journée qui te fait perdre 15 000 litres de sueur à la seconde et qui multiplie les accidents cardiaques par mille, pour une stressée de la vie comme moi.
 
Comment ça, j'exagère? Je ne vois même pas de quoi vous parlez.
 
Le 15 juin, c'est donc... bah oui, j'ai jamais été une crack en maths, mais enfin là, inutile de vous préciser que je sens bien l'imminence de l'échéance. Dans deux mois, je serai complètement sous l'eau, voire sous le sucre, qui sait, invoquant je ne sais quels dieux (quitte à ne pas savoir, autant multiplier les chances en implorant la grâce de toutes les divinités possibles) pour réussir, enfin, tous ces petits trucs qui me manquent.
 
Un peu de finesse, en priorité. Parce que l'opéra, le fraisier, la charlotte, le pécher mignon, le baba au rhum et tous ces grands classiques de la pâtisserie, au final, j'arrive à les sortir mais alors, dans quel état... Hum.
 
Voilà un fraisier que n'aurait pas renié... Shrek, non ?
 
 
On n'est pas chez Michalak, hein, et je vous vois venir, ce n'est pas ce que l'on me demande. Non, mais je n'ai aucune ambition dans la boucherie et c'est pourtant ce que je réussis le mieux, actuellement, quand il s'agit de déco.
 
Sanguinolente à souhait, cette tarte au chocolat & framboises...
Quitte à jouer au boucher, autant y aller à fond, hum?
 
 
Pourtant, à force d'essayer, de réessayer, encore et encore, la magie prend parfois. Un petit tour sur les photos publiées sur ce blog me conforte dans l'idée que, quand même, j'ai progressé (y'avait une sacrée marge, faut dire).
 
En tentant l'avant / après de ma tarte au citron meringuée, j'ai envie de crier au génie du relooking (où tu fais de l'esbrouffe sans même changer tes mains, qui peuvent rester carrées). "Mais tu es magnifïïïïïque, ma chériiiiiiiiiiiiiiiie" (Cristina Cordula, sors de ce corps, obrigada).
 
Où j'empêche Loulou de mettre sa grosse papatte dans la chantilly du baba... (si, si, la gousse de vanille fait office de panneau stop)
 
Et puis, il y a les encouragements amicaux aussi, la tarte qu'on apporte à une soirée et qui incite untel à passer commande, unetelle à envisager la chose. Le téléphone sonne et c'est une bonne connaissance qui voudrait vous faire travailler... Les surprises arrivent, une sorte d'élan qui me pousse et me fait revivre la p'tite madeleine de l'époque, quand je bricolais dans ma cuisine mancelle.
 
A quoi cela va-t-il me mener? A la fortune ? (ah, ah) A l'obésité? Ah oui, plutôt. Non, ni l'un ni l'autre - enfin normalement. Je n'en sais rien, à vrai dire, j'ai mes idées, je place deux, trois pions, mais sans calcul tant j'ai envie de laisser la voie ouverte à l'exploration. Je me sens tenaillée entre l'urgence d'apprendre vite et celle d'apprendre, tout simplement, ce qui suppose plus de temps... alors même que je n'ai plus beaucoup d'unités disponibles.
 
Non, je ne suis pas en phase terminale... juste (bientôt, à mon échelle) en fin de droits. Un gros mot, je ne sais pas, mais une réalité que je ne dois pas occulter, simplement.

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