mardi 3 février 2015

Recroquevillage* en règle

Je pourrais vous raconter mes mille maux hivernaux, et donc tellement tristes et banals.
 
Je pourrais vous parler de mes révisions, parce que l'exam', c'est bientôt.
 
La vérité, c'est que tout ça me pompe une énergie désespérément absente, ce qui vous laisse imaginer mon état de loque.
 
Pourquoi j'avance pas?
 
Pourquoi je me traîne?
 
Pourquoi j'ai l'impression d'être bloquée?
 
J'ai sans doute besoin d'action et pourtant, à chaque pensée dans ce sens, je me recroqueville un peu plus.
 
Dépressive? Ah non, c'est bon, j'ai donné. Mon burn out est derrière moi, merci de circuler, là, les mauvaises ondes.
 
Non, simplement, dans l'attente de mon examen en cuisine, dans moins d'un mois, je ne parviens pas à me projeter davantage et à ouvrir les bouquins et tutos qui feraient de moi une candidate libre au CAP Pâtissier motivée et au taquet.

Ah oui, pour ceux qui ne suivent pas, maintenant que j'ai fini ma formation en cuisine, et en attendant d'obtenir le titre, si tout va bien, j'enchaîne sur la pâtisserie. Trop gourmande, moi? Noooon, pensez donc.
 
Je me réfugie dans ces révisions culinaires, en restant un peu trop l'œil rivé sur l'ordi, m'en évadant au moindre article, à la vidéo la plus inutile ou à la chronique la plus insignifiante qui soit, comme pour cacher mon inertie sous une couche de "mais si, mais si, je veux rester connectée au monde, donc je m'informe!"
 
Tu parles d'une mauvaise foi.
 
Je donne à manger aux chats, j'accueille le retour de Loulou avec un vrai goûter, je lis des recettes sur le net et remplis mes favoris de nouveaux sites, je me nourris essentiellement de thé (à cette échelle, on peut dire que je me nourris de thé, si si) et de céréales. Et puis, je dors aussi. Beaucoup. Trop.
 
Je vis, surtout, avec une drôle de sensation. Cette impression étrange de devoir récupérer d'un tel périple à l'autre bout de Jupiter que ça rendrait la moindre marmotte hyperactive à côté de moi, vous voyez le genre...
 
Je sais, je vous vends du rêve.
 
...
 
Vous imaginez bien que je n'avais guère envie de vous faire partager ce quotidien-là, lent, plein de doutes (et de microbes, mais ça, je suis en train de leur faire la peau, font moins les malins), sans plus d'imagination. Parce que j'ai déjà donné dans ce ton un peu geignard et que oh, ça va bien, maintenant.
 
Pourtant, sans doute ai-je besoin de l'écrire, de l'admettre, "d'avouer" ce laisser-aller si coupable pour me reprendre, pour songer à un avenir, même pas brillant, juste songer à un avenir.
 
La semaine passée, j'étais "convoquée" chez mon employeur préféré, Popol E. Je crois que j'espérais qu'il me botte les fesses. Au lieu de ça, le conseiller, vraiment charmant et compétent (si, si, je vous jure, il n'y a aucune ironie là-dedans) m'a dit, après m'avoir écoutée trois minutes, qu'il n'allait pas me déranger davantage, qu'on ferait un point ensemble mais que, non, vraiment, il n'était pas utile de me retarder, mon projet, c'était drôlement bien...
 
Mais quel projet, bon sang? Je suis schizo à ce point? Lost in space, qu'elle est, la mouette, je vous le dis. Et j'en suis parfaitement consciente, une seule voie peut me sauver de cette apathie accablante: me bouger.
 
Ouh. Doucement, là, y'a encore deux-trois microbes qui jouent avec ma gorge, mon nez. Et surtout mes nerfs.
 
* Quoi, j'invente des mots? Vous devriez le savoir, maintenant, et méfiez-vous, je peux faire bien pire :)
 

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