vendredi 5 décembre 2014

Du sang, des larmes ou ma vie en cuisine, part 2

Après la claque infligée vendredi dernier, vous imaginez bien comme je planais dans un ciel cotonneux, pour démarrer le week-end...
 
Un modèle de zenitude (Oh, Sego, ça va maintenant, hein).
 
Comment chasser l'angoisse lorsque, en guise de conclusion, le chef m'a indiqué que je passais de nouveau un examen blanc le mardi?
 
Alors, à défaut de faire le petit chien ou de me prendre un rail de coke, j'ai suivi les conseils du chef. Je me suis détendue avec des amis (qui ont eu, en outre, l'idée géniale de m'offrir de quoi me shooter au chocolat à l'espagnole pour un bon moment, j'aime ce genre de réconfort), avec Clark (faites-moi penser, hein), Loulou.
 
J'ai regardé mon chat et j'ai imaginé que la vie ne pouvait pas être aussi dure.
 
Là, il est un peu tendu, je devrais peut-être penser à lui donner un peu de Lexomil.
 
 
Ensuite, je me suis souvenu que mon chat relevait plus de l'ordre de la peluche et que j'avais, a priori, un cerveau plus volumineux que le sien et donc, davantage de raisons de ne pas me laisser aller.
 
J'ai donc demandé à mon cerveau de mémoriser en express la somme d'informations que je lui transmettais. La veille de ce deuxième examen blanc, je me suis concentrée sur des tas de vidéos que j'avais visionnées trop vite, auparavant, sans y prêter, sans doute, assez d'importance.
 
Mon cerveau a un peu râlé, parce qu'il n'est plus trop habitué, je crois, à tant d'efforts. Je me suis demandé comment je faisais pour apprendre par cœur, il y a très, très longtemps. Après, j'ai compris : c'est en pratiquant que je saurai.
 
Un peu apaisée, je suis retournée au charbon le lendemain. Au menu cette fois, tarte aux poireaux, poulet rôti et son jus, pommes cocotte (plantage de cuisson la veille), jardinière de légumes, choux au café.
 
Oui, je sais, je vous donne l'eau à la bouche, ah ah ah. N'empêche que j'ai mis de côté mon peu d'enthousiasme pour ce genre de mets (quoique bons) peu funky et j'ai tenté de remettre les choses dans l'ordre.
 
Pas simple dans mon cas, je vous assure. Pour vous situer, j'ai la sensation d'images qui s'envolent, d'idées fugaces qui, sitôt sur un neurone, filent de nouveau sans me laisser le temps de les capter (logique pour des idées fugaces, on est d'accord). (Soyez indulgents, je me suis cogné des heures de vidéos d'un monsieur à l'accent sudiste prononcé dans le somptueux décor d'une cuisine de CFA) (je précise que j'adore l'accent chantant du Sud, ça n'a rien à voir).
 
Bref, quatre heures plus tard, le corps tendu et les joues toujours rouges, je m'attelais à ma sauce hollandaise, demandée en sus, après avoir rendu les plats. Et là, le drame, ma sauce vire. Non, pas encore!
 
Que s'est-il passé, je n'en sais rien (j'ai réfléchi deux secondes, peut-être?), mais j'ai pu la rattraper et au final, elle est sortie nickel. Et lorsque je me suis assise devant le chef, j'ai compris que tout n'était pas perdu.
 
"- C'est pas mal. On se rapproche de la vérité."
 
...
 
"- Allez, demain, rebelote."
 
Si, si, rebelote.
 
Mercredi, j'ai donc remis ça, au milieu de douze stagiaires (le service continue, non, on n'arrête pas tout juste pour remettre sur les rails la mouette, eh!), me faufilant entre des corps obstruants, enjambant, me baissant sous les apprentis cuistots, suppliant "pardon, pardon, chaud, chaud" et autres implorations du genre, pour respecter le timing. Une petite alarme incendie et la sortie réglementaire de la cuisine ont clos la liste des obstacles et, finalement, m'ont un peu blindée. Les conditions ne pourront pas être pires, le jour de l'examen, a priori.
 
Le cœur battant, j'ai rejoint les chefs pour le nouveau débriefing. Alleluia, ai-je pensé, ils ont été satisfaits du résultat et de ma progression. Et j'ai senti, de mon côté, que les choses avançaient.
 
Il n'y a rien de gagné et le titre n'est absolument pas acquis. J'ai encore beaucoup à travailler. Mais j'ai l'impression d'avoir retrouvé le bon chemin, d'y voir un peu plus clair.
 
Tant mieux parce que, pour ma dernière semaine, je vais avoir... trois nouvelles situations.
 
Comment on dit déjà? Etre soumis à rude épreuve? Mais non, pensez donc...

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