vendredi 10 octobre 2014

Ne me parlez pas de petits beurres...

Oui, oui, en vrai, c'est bon.
 
 
J'ai toujours adoré les "Petits Lu". Ma sœur aussi, elle qui, mince comme un fil, s'en offrait un paquet entier à l'heure du thé, lorsqu'elle rentrait du lycée. Les petits beurres, c'est donc un peu notre petite madeleine, à la maison, le souvenir de dimanches réchauffés par le grand jeu du "mordez-leur les oreilles, avant de les croquer."
 
Pourtant, j'ai eu envie de les boycotter pour un petit moment, là. D'ailleurs, j'en ai rêvé. Chez Vincent Guerlais, ils font de délicieux petits beurres, mais revisités, au praliné, au chocolat, noir ou au lait.
 
Très bien, vous me direz.
 
Ben oui, mais la blague, c'est qu'ils en ont font des boîtes entières. Et qu'il faut bien les fabriquer. Et donc les démouler.
 
Et c'est là que la mouette, cette stagiaire, intervient.
 
J'ai dû démouler, je ne sais pas, deux mille, cinq mille, huit mille de ces petites douceurs, mercredi et jeudi. Ma seule compensation m'a permis de tenir le coup: j'étais au labo chocolat, où sévissent les specimen physiquement intelligents, du genre bruns ténébreux, à commencer par une star de la télé, oui, oui, puisque le chef du labo a participé à la première édition de "Qui sera le meilleur pâtissier?". (la photo ne rend pas grâce à sa beauté intérieure, hum).
 
Quand, jeudi, mon "tuteur" de stage m'a indiqué que je recommençais la tâche de la veille, j'ai pris ça comme un jeu, du genre, je vais m'amuser à aligner différemment les petits beurre, pour varier les plaisirs. A 8 heures du mat', j'étais déjà un peu lassée. A 9h20, après la pause, je me suis demandé quand le carnage allait cesser. A onze heures, j'ai retrouvé un peu de joie en empilant par dix les saletés, plutôt que de les prendre par quatre. A onze heures quinze, un physiquement intelligent m'a demandé pourquoi je les traitais ainsi.
 
"Bah, pour aller plus vite!" lui ai-je répondu fièrement.
 
" Ça les raye", m'a-t-il asséné. Cassée, la mouette.
 
J'ai repris mon rangement par quatre.
 
A midi, mon tuteur s'est inquiété de mon état. Et quand, à 13 heures bien sonnés, il m'a précisé que demain, y'aurait du changement... car on passait au chocolat noir, il a bien saisi à mon regard que j'étais à deux doigts de la syncope.
 
"OK, on va alterner avec Bei", l'autre stagiaire, qu'il m'a dit gentiment, "ce serait bien que tu gardes un bon souvenir de nous, quand même."
 
Car c'était aujourd'hui ma dernière journée de stage. Et, de fait, j'ai patouillé mes mains dans le chocolat, le praliné, pesé des dizaines de kilos d'amandes effilées et tamisé des poudres par milliers. De quoi me faire oublier les petits beurres et repartir avec le sourire, satisfaite d'avoir vécu, trois semaines durant, dans un réel temple de la pâtisserie...

1 commentaire:

  1. Ben voilà, un stage qui se termine bien et qui aura été profitable sur tous les plans ! Allez, tu as le week-end pour récupérer un peu.
    Bises, la Mouette.
    L'oiseau (oui, un revenant - sourire).

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