vendredi 18 avril 2014

La vie décousue d'une mouette en goguette

Une semaine que je n'ai rien posté, les conséquences collatérales d'une vie un peu décousue, de ses hauts et ses bas.
 
Jeudi, je me suis prise pour une pâtissière orfèvre de ses mains. D'abord, j'ai fait du découpage et j'ai occupé mes menottes avec plein de papier sulfurisé, pour façonner des cornets.
 
Je me demande si, pour devenir zen, au lieu de lire ce petit guide, je ferais pas mieux par commencer à ranger, et virer ces Légos qui investissent mon pseudo-espace de travail...
 
 
J'ai voulu agrémenter mon moelleux au chocolat d'un glaçage au chocolat blanc qui serait joliment décoré. La réalité de ma polio m'a rattrapée, et ça a donné ça.
 
Je me demande si un gosse de 5 ans n'aurait pas eu un meilleur résultat...
 
 
Hum... Faut savoir apprendre de ses erreurs. Le papa de Zacharie, graphiste de métier, a bien tenté de me rassurer lorsque je suis arrivée le soir pour fêter les 12 ans de son loustic, la mine déconfite. En regardant le gâteau, il l'a quand même admis: j'avais quelques (ah ah) progrès à faire en termes de calligraphie...
 
Vendredi, j'avais prévu de vous faire un post "utile" sur les meilleurs moyens de sortir de la dépression et de voir la vie en rose. Après, je me suis dit que je devais d'abord sortir deux-trois choses de ma caboche, avant de trop la ramener. Je suis allée courir, à la place.
 
Samedi, j'ai fêté dignement mon week-end en célibataire. Au départ, les intentions étaient sages. Une bonne balade en vélo et retour au bercail, pour écrire mon post utile sur la dépression.
 
C'était compter sans l'invitation de ma co-cycliste. Trois verres de blanc plus tard, je me suis retrouvée en plein carnaval nantais, en essayant de contourner des gens bizarres, habillés de toutes les couleurs, qui attendaient que les chars passent, pas que la mouette leur rentre dedans. J'ai frôlé le drame lorsque la roue de mon vélo a été embarquée dans l'élastique d'un ballon gonflable... sachant qu'un gnome était au bout. Avec mes trois grammes dans le sang, je me suis mise à maudire le gamin tout en rigolant de façon débile béate.
 
Grosse classe.
 
En rentrant, j'ai béni la pleine lune, qui m'avait permis d'y voir plus clair, sachant que je n'avais pas de feux, non plus. Pour la remercier, je l'ai prise en photo, en priant un peu pour que mes voisins n'aient pas la bonne idée de sortir juste là, pour m'apercevoir, titubant, mon portable tourné vers le ciel.
 
Plus esthétique qu'un gilet jaune, la pleine lune vous assure un retour nocturne sans souci.
 
Finalement, j'étais encore un peu consciente.
 
Dimanche, pour chasser la gueule de bois, je me suis lancée dans la pâte levée feuilletée, histoire de rappeler à la terre entière qu'on dit "pain au chocolat" et pas "chocolatine".
 
Repeat after me : pains au chocolat.
 
... Pains au chocolat, si si.
 
Bon, afin de ne pas me fâcher complètement avec mes amis sudistes, j'ai gardé de la pâte pour faire des croissants.
 
Là, faut à peu près 12 heures de yogging pour envisager d'en éliminer la moitié de son corps déjà tout toxiné.
 
Grosse victoire. Se pourrait-il que j'arrive à sortir quelque chose de mes mains carrées?
 
Dès le lendemain, j'avais la réponse. Non.
 
Ceci n'est pas de la pâtée pour chat. Mes félins ne mangent que des croquettes.
 
Enfin, pas comme je veux.
 
J'ai à peu près réussi le tartare de magret de canard au thé rouge, copyright Jésus, malgré la présentation digne d'une cantine centrale. La salade japonaise qui allait avec, aussi. Mais j'ai raté ma ganache, et mon mandaro était tout flagada. Pff. Le lendemain, le cabillaud en croûte de pesto a été une petite tuerie, ouf, et là, l'homme m'a rappelé que c'était Carême.
 
Je suis pas catholique. Ouf. Ah oui, mais lui, oui.
 
Ok, je me suis adaptée. Comme jeudi, c'était la fête à l'église, dixit l'homme, j'ai placé la tarte aux légumes discrètement sur la table...
 
Tu mets des légumes pour la caution diététique et surtout, tu oublies que c'est une pâte brisée en dessous. La bonne blague. Non, je ne suis pas obsédée par mon poids en ce moment, je vois pas pourquoi vous pensez un truc pareil.
 
... et me suis lancée dans des Havreflarns, ces petits gâteaux que le géant suédois des meubles vend dans des grosses boîtes, grâce à la recette (attention, il a modifié quelques détails depuis) de ma nouvelle Bible, les desserts de Bernard.
 
Et sinon, j'aurais pu allumer la lumière dans la cuisine, histoire qu'on y voit quelque chose...
 
Le dit Bernard disait que ça se gardait un mois, alors... Pas sûre, au final, qu'il en reste d'ici la fin de semaine, au vu de la gloutonnerie de Loulou (ok, j'ai craqué aussi), une façon de conforter le flou dans lequel j'erre actuellement.

J'alterne bel et bien entre moments de doute sérieux et d'autres plus légers, où les choses avancent... Tout ça est aussi décousu que ce billet, d'où l'intérêt de faire le tri, un peu. Et en attendant d'aller à la déchetterie, je m'accroche à mes rêves en me disant qu'il n'y a pas de raison, que mes mains polio et moi, on peut y arriver.
 
C'est beau de rêver.

3 commentaires:

  1. Hey la mouette! Don't pannic, y a une formation qui t'attend!!! Bises! Anne-lise

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  2. J'aurai hâte de te lire quand tu auras apprivoisé flou. Ça promet d'être savoureux ^^

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  3. Coucou LA Mouette! Surtout ne te décourage pas avant d'avoir commencé! Tu vas voir à l'école tu vas apprendre plein de supers techniques... Et puis tu fais déjà des croissants et pains au chocolat et plein d'autres gourmandises qui sont très réussies... Courage, courage et patience! Tes mains ne sont pas carré! Tu n'as pas la polio et en plus tu cours!! Et moi j'adore ton flou très artistique!! Bises Inès

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