jeudi 13 février 2014

Repose en paix, Djamel

"Mais alors, ici, c'est la maison qui rend fou!"

Rassurez-vous, je ne vais pas démarrer tous mes posts par une citation, d'autant que, après Laurent Gounelle, la portée philosophique de celle-ci n'est pas franchement du high level, venue de la bouche de mon Loulou, qui l'a lui même repiquée... du film Astérix.

On a les références qu'on peut, hein.

Il n'empêche. Il était secoué, ce soir, Loulou.

Il faisait nuit. Nous étions passés déposer un courrier à l'agence de Pôle Emploi dont je dépends. Alors que j'allais vers la boîte aux lettres, je remarquais quelque chose, scotché à la pancarte de Pôpole.

Des roses. Des roses soigneusement enveloppées et sur le plastique, un premier mot, manuscrit:
" Pour toi Djamel qu'on n'oublie pas, qui nous a quittés le 13 février 2013."
En dessous, le mot demandait qu'on n'abîme pas les fleurs.

Puis, en dessous, d'autres roses et une affiche, avec des mots simples, cette fois écrits en capitales et à l'ordinateur :

"Ne pas oublier que tu es parti dû à un trop perçu le 13 février 2013. Repose en paix, Djamel."

Et là, flash-back. Djamel, c'est cet homme qui s'est immolé voilà donc un an, déjà, dans un geste désespéré, devant cette agence. Devant ces roses, je suis restée bouche bée, mais Loulou a insisté. J'ai dû lui expliquer, alors, ce qui s'était passé, le 13 février 2013. Il n'en revenait pas. Cet homme était-il fou pour s'infliger pareil supplice?
 
Pas besoin. Appeler le 3949 pour s'entendre dire qu'il faut aller à l'agence et une fois à l'agence, s'entendre dire qu'il faut appeler le 3949, il y a de quoi tourner bourrique, non? Alors, bosser comme un fou et se voir refuser son dossier, je comprends que ça déstabilise en profondeur, jusqu'à envisager le pire. Et passer à l'acte.

"Mais alors, ici, c'est la maison qui rend fou" en a donc déduit Loulou.
 
Finalement, Loulou avait raison. Et moi aussi, mine de rien, j'ai été secouée.

2 commentaires:

  1. Infiniment triste. L'absurde administratif atteint vraiment des sommets.

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  2. Il y a de quoi être secoué ! Allez, une bonne recette pour te remettre, la Mouette.
    Bises.
    L'oiseau

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