jeudi 21 avril 2011

Tourner dans un carré

J'ai horreur de l'indécision. Oh, ça va, vous savez comme je peux me montrer indécise, mais c'est rapport au fait que je déteste les principes et donc, je ne peux par principe refuser d'être indécise (quoi, c'est pas clair?). Pour autant, disais-je, je déteste être indécise.

Le premier qui dit que je me déteste, je le défenestre.

Même si, globalement, il a un peu raison, à bien y réfléchir.

Si je saute du deuxième je me fais mal?

Ouais, mais si je meurs, je vais louper plein d'épisodes (et pas que de Dexter), et pis je suis chargée de famille, je peux pas tout laisser en vrac, comme ça.

D'façon, je déteste le suicide, ça pue, et même par principe, je n'irai pas contre mes principes, ça, non, aucune chance.

A ce stade du post, il me semble relativement primordial de préciser que je n'ai rien bu, ni gobé, d'illicite, il est 9h25, quand même, faudrait voir à rester réaliste. No drug, no alcohol. Aucune excuse, donc.

Le truc, c'est que ça tourne pas rond.

Ça tourne pas rond car je tourne en rond. Comme un hamster dans sa cage, je suis dans ma roue, là, je me débats mais toute cette énergie, pff, elle est même pas bonne à recycler. Je réalise que j'aime ma vie quand elle part en live, justement, dans une sorte d'anarchie que je prends soin, ensuite, de contrôler. J'ai besoin, vraiment, de me coucher quand je suis HS, comme une zombie. Alors, le coup d'aller se coucher le soir juste parce qu'il est l'heure de dormir, ou de regarder un film juste pour occuper ma soirée, bien peinard dans mon canapé, tous ces trucs si classiques dont j'ai pourtant rêvé il y a encore peu... Ben, j'ai du mal.

Je suis (de plus en plus) pathétique. C'est à cause de l'inactivité. Je me préfère en Wonder woman, finalement, à courir partout, à jongler entre les mots et les moules. A me chercher, à creuser le sens de tout ça, entre deux, consciente d'être sur un fil. Alors que, actuellement, tout est bouclé. Je peux prendre mon temps, écouter les oiseaux depuis mon balcon, aller courir quand bon me semble, limite me faire un ciné (enfin, je suis chargée de famille, je vous rappelle, donc j'oublie cette idée et je la sors derechef de ma tête, je vais me faire mal sinon).

Oui, de quoi je me plains, tout le monde rêve d'une pause.

C'est un concept intéressant, aussi appelé "vacances".

Mais quand on ne les choisit pas, ces temps de vacances, ben, bof. Je subis, j'ai horreur de ça. Et là, je n'ai rien choisi, plus de missions, Poney qui reporte un rendez-vous, je me sens toute vide, je prends conscience que je ne sers pas à grand-chose (et accessoirement que les sous ne vont pas tomber par magie, léger détail purement matériel).

Alors quoi? Ah oui, se bouger la nouille. Oui, oui. Allez, on ressort les belles lettres, remplies de jolies intentions, on se réinsère dans la "vraie" vie active et on arrose le tout à quelques boîtes sympas, sur un malentendu, ça peut marcher... Sauf que j'aime mon indépendance, que voulez-vous, j'y ai pris goût.

Se bouger la nouille, donc, autrement. Retourner farfouiller une piste un peu négligée. Je ne vous en avais pas parlé, je crois, mais j'ai rejoint une association d'écrivains publics, voilà quelques mois. J'ai pas dû tout comprendre, j'ai payé, mais mon nom n'apparaît nulle part sur le site. Pas pratique, vous en conviendrez. Et là, plutôt que de me jeter sur le téléphone en cherchant une réponse et une solution, je fais quoi? Je reste dans le prospectif, le "tiens, faut que je le fasse", cette mollesse insupportable qui me caractérise depuis... deux ou trois jours, en fait.

Je sais, il faut savoir souffler, respirer, tout ça. Mais je me sens un peu en sursis. Il y a cette culpabilisation, aussi, de se dire qu'on flâne sans but précis et que de toute façon, pourquoi on profiterait pas des rayons du soleil pendant que les autres bossent, hein? Ben, parce qu'on n'en profite pas vraiment, je vous assure, quand on réalise qu'après cette "pause", rien ne nous attend vraiment. Que, par ailleurs, ça ne sert à rien d'aller relancer l'économie du textile en France et le chiffre d'affaires des boutiques qu'on a délaissées parce que, de toute façon, il manque un truc. Je comprends pas, ils acceptent pas le troc dans les magasins, ils tiennent absolument à ce métal, même dématérialisé.

C'est la dèche, oui, mais ce n'est pas ça qui me gêne le plus, finalement. C'est cette vacuité. Cette sensation d'être sortie de tout système. Et paradoxalement de s'être enfermé dans un univers inconnu, angoissant dont, pourtant, on a les clés.

Les clés? Le mental, les enfants, le mental. Dès que je remets la main sur le trousseau de mon mental, je reviens.

...

Remarque, je pourrais faire gourou, sinon, tiens;)

3 commentaires:

  1. Tout pareil, y compris les rayons du soleil dont je ne profite pas vraiment. Je rejoins ta galère, j'apporte mes rames, ok ?

    RépondreSupprimer
  2. Moui....de la belle salade tout ça.....sinon, j'aime bien la poésie de ce post, " se bouger la nouille" restera, pour moi, évocateur à jamais du Dilemme de la Mouette, concept anxiogène à Haute Valeur Ajoutée.

    Bon, t'as rien, y se passe rien et tu flippes, c'est ça ? bin.....tu sais que c'est justement la spécialité de tout un tas de gens qui ont tous un point commun : ils ont un n° de compte à Pôle Emploi, et la notion d'avenir réduite à la portion congrue.

    Et si on f'sait un peu le boxon, histoire de secouer un peu l'actu ? Tu dis que tu aimes quand ça part en live ? Alors.......pars en live ?! ça, je suis sûre que tu sais faire ! :)

    RépondreSupprimer
  3. Au lieu de tourner à vide, toi qui râle contre le fait que les magasins n'acceptent que le métal même dématérialisé, et si tu créais un SEL ? C'est extrêmement intéressant, socialement valorisant et pour être en plein de dans, je peux te dire que ça, ça fait tourner et pas à vide du tout, au contraire. Et qui sait si tu n'y trouverais pas un autre hamster physiquement intelligent qui voudrait tourner dans le même sens que toi ?
    Pour plus d'informations : http://selidaire.org/spip/sommaire.php3

    Bises, la Mouette.
    Thierry

    RépondreSupprimer