lundi 14 février 2011

Fuck you cupidon

J'aime pas la Saint-Valentin.

OK, vous allez me dire, c'est rien qu'à cause de ce morveux de Cupidon qui s'est fait la malle et qu'est parti à l'autre bout (de la ville? du pays? de la planète?) en oubliant mon petit nombril. Du coup, j'suis aigrie, tout ça, je la joue blasé, même que d'abord, c'est commercial, cette histoire...

Eh bien pas du tout (enfin, si, le côté commercial, quand même).

J'ai jamais aimé la Saint-Valentin.

Déjà, c'est une fête que j'ai découverte aux Etats-Unis. Et mon premier 14 février aux States, c'était en 96. J'avais donc 21 ans (ce qui ne signifie pas que j'ai découvert le romantisme à cet âge-là.) (J'ai lu Stendhal, moi) (en même temps, quand tu te fais traiter de QI de moule parce que t'es en A2 - ancêtre du bac L - t'as intérêt à assurer un minimum et revoir tes classiques, au risque d'être rangé définitivement au rayon des quiches) (je m'égare, pardon) (c'est un peu mon souci, ça, la dispersion) (tiens, ça me fera un sujet de post) (ah, vous le saviez déjà, que c'était le bordel dans ma tête).

BON. Allez, on revient au sujet.

Bref, avec deux collègues et néanmoins amis (enfin, l'une l'est devenue après, coucou Lily, tandis que l'autre, bon, c'est un peu compliqué) (c'est pas vrai, je recommence le hors sujet), on se retrouve sur la Riverside de San Antonio, entourés de coeurs partout. Des petits coeurs, des gros coeurs, tous rouges, bien sûr. Des mugs "be my valentine", des cartes débordant de bons sentiments... Un truc écoeurant, à l'américaine. Moi, la fleur bleue, j'ai eu envie de vomir (et ça n'avait rien à voir avec les Pina Colada qu'on s'était envoyé la veille au soir. Rien à voir) (jamais bu d'aussi bonnes pina colada qu'à San Antonio) (et les Margarita, aussi) (ah, c'est autre chose que les infâmes trucs qu'on te sert ici) (qu'est-ce que je disais, déjà, sur le hors-sujet?)

Faut dire qu'à cette époque, la France n'avait pas encore été contaminée par le phénomène. Les médias ne nous incitaient pas à déclarer notre flamme à grands renforts de signaux nunuches, les fleuristes ne se faisaient pas l'équivalent du PIB du Burkina Faso en une journée, non, non... Depuis, nous avons bien sûr été touchés par ce virus commercial, donc.

Pour tout vous dire, je pensais vous avoir raconté ici la seule Saint-Valentin que j'ai fêtée, et j'ai dû aller dans mes archives pour vérifier. Mais non, je vous avais épargné cet épique moment "amoureux" (ah ah). J'étais déjà dans le trip "je fantasme sur des physiquement intelligents et je repars bredouille comme d'hab", lors de la dernière Saint-Valentin.

J'étais alors avec le père de mon loulou. Qui n'était pas alors père, puisque loulou n'était pas né (à moins qu'il m'ait caché quelques casseroles, mais bon, a priori non) (de toute façon, y'a prescription) (bref). Le 14 février arrive, c'était le début de notre relation, option un peu guimauve, mais enfin, je ne pensais pas qu'il allait tomber dans le panneau. Le midi, on en discute, je lui fais le refrain sur le jaimepaslasaintvalentincestnasecetruc. Il sourit. Genre un peu moqueur. Mais comme il est moqueur, de toute façon, en temps normal, je n'y prête pas trop attention.

L'après-midi, va savoir pourquoi, je ne travaillais pas et je m'installe tranquillou dans la chambre pour me faire un petit film (à l'époque, on habitait dans un placard. D'où la télé dans la chambre, comble du tue-l'amour, on est d'accord). Je me souviens, c'était "la femme défendue", avec Isabelle Carré, film et actrice que j'affectionne particulièrement. Un moment, mon regard est attiré vers un truc, sur ma droite. Je tourne la tête et je le vois.

Un énoooooorme bouquet de fleurs.

La loose.

Le soir, quand l'homme revient, je suis un peu dans mes petits souliers. Il aurait voulu me mettre mal à l'aise qu'il n'aurait pas mieux agi. Pour me "rattraper" (avec le recul, avais-je vraiment besoin de "me rattraper"? Je ne crois pas, non. Mais on est con quand on est amoureux. Et puis j'étais jeune et naïve, tout ça), je lui dis, allez hop, je t'offre le restau. Je n'avais pas envisagé que TOUS les restaus de la ville étaient blindés. Touchés par la fièvre nunuche.

La loose.

C'est comme ça qu'on a fini, le 14 février, devant un match de foot, diffusé, volume à fond, dans le seul restau n'affichant pas complet: un kebab.

J'ai bien essayé de sauver l'affaire. Le lendemain, on est retourné au restau. Un vrai, enfin à peu près. L'homme a vomi toute sa choucroute en rentrant. Il avait bouffé trop de sucre, je crois.

J'aime pas la Saint-Valentin. Et ça n'a rien à voir avec une quelconque absence de Valentin. Vous me croyez maintenant, pas vrai?

2 commentaires:

  1. Bien sûr qu'on te croit, la Mouette. Mais bon, en même temps, ça n'aide pas, hein, parce que quand Valentin (ou Valentine) (tu vois, je digresse aussi)(ça doit être contagieux, ton truc)... Euh, où en étais-je ? Ah oui, quand Valentin il y a et qu'il a envie de te faire, plaisir, tu fais avec et finalement, ça peut bien se passer.
    Bises, la Mouette.
    Thierry

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  2. Je HAIS cette journée de chiotte. C'est de la PURE DAUBE. En plus, c'est l'anniversaire de la mort de mon frère, alors tout ces coeurs rouges partout, et ces crétins à sourire pleins de dents, j'ai envie de leur plâtrer la tronche ! grrrrrr

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