vendredi 27 août 2010

La mue

Les crayons à pointe fine et ceux à pointe moyenne sont dans la trousse. J'ai fini par dégoter le protège-cahier qui manquait à la collection requise. J'ai pu fermer le cartable, complet. La coupe de Loulou est rafraîchie, les photomatons sont réussis, le rendez-vous pour le certificat médical est pris...

Maman parfaite, sors de ce corps... Euh, non, c'est vrai, j'oubliais, j'ai beau en endosser la panoplie, je suis loin de ressembler au modèle maternel exempt de tous reproches. Un exemple? Eh bien, nous allons démarrer la rentrée ici et, si tout va bien, nous rejoindrons de nouveaux cieux en novembre. Je visite lundi l'appartement, potentiel nouveau nid, et l'acceptation ou non du bail déterminera la suite des événements.

Alors, oui, Loulou devra changer d'école en cours d'année. J'ai connu exactement la même situation à son âge, en CE1. Je n'en ai pas gardé de traumatisme.

Oui, Loulou va devoir se faire de nouveaux copains. On a vu pire.

Oui, je vais devoir prendre de nouveaux repères dans une ville où j'ai grandi, mais qui a changé de dimension depuis que je l'ai quittée. Mouais.

J'écris cela alors même que rien n'est encore acquis. Si j'étais superstitieuse, j'effacerais dans la foulée ces propos. Mais je vais laisser cela tel quel parce que, enfin, la décision est prise dans ma tête. Oh, bien sûr, lorsque ma "boss" m'a demandé de venir la dépanner un dimanche de septembre, je me suis dit que j'allais devoir renoncer à ces petites récrés. Quand elle m'a parlé des tartes au citron et autres douceurs que j'aime confectionner pour le restau, ça m'a fait un petit pincement au coeur.

Lorsque je croise une amie de longue date, j'imagine bien que nos rencontres ne seront plus fréquentes ensuite. Lorsque je vais me ravitailler en thés dans l'une de mes petites boutiques fétiches de la cité, je songe que ces petites habitudes vont être atomisées. Lorsque j'enfourche mon vélo pour faire une course, je n'ignore pas que la vie sera peut-être parfois moins confortable.

Moins pépère, aussi.

J'ai pesé le pour et le contre. J'ai fait du tri, aujourd'hui. Dans mes affaires, dans mon ordinateur. En revoyant certains clichés pris cet hiver, je me suis fait peur. Je ne veux plus voir cette mine triste que j'ai aperçue. Je veux me libérer de cette carapace, faire ma mue, quitte à me sentir plus vulnérable.

C'est le prix à payer pour devenir ce que je suis, au fond.

3 commentaires:

  1. Tu as certainement raison, il faut se mettre en danger pour changer et aller mieux.
    Nz t'inquiète pas pour ton Loulou, il se remettra de ce déménagement.
    Bises, la Mouette.
    Thierry

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  2. Nouvelle ville pour une nouvelle vie!
    Tu reprendras facilement tes marques, même si tu l'as quittée il y a longtemps! Nantes à beau être une grande ville, elle est quand même à taille humaine (j'y ai habité 3 ans et j'ai vraiment aimé, moi, la campagnarde pure souche!!) Et elle est riche de tous ces petits lieux que tu affectionne tant. Oui, au départ, ça vous fera du changement, à Loulou et à toi, mais les habitudes se prennent tellement vite! Et puis, à l'âge de Loulou, on se fait vite de nouveaux copains! Ça ne peut que bien (très bien!) se passer!
    Gros bisous et bon envol, La Mouette!
    Anne-Lise

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  3. Il y a toujours un prix à payer. Mais presque toujours aussi, souviens-toi que ça en vaut la peine. Vas-y, fonce !

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