lundi 3 mai 2010

Un apôtre à ma rescousse

Je vais finir par me méfier de cet appareil qui sonne. Oui, ce téléphone annonciateur de mauvaises nouvelles. Aujourd'hui, le conseiller de Pôle Emploi que j'ai vu la semaine passée m'appelle. Il me dit que 78+35 = 113 et que, de fait, je n'aurai pas d'allocation ce mois-ci, pour trois heures de "trop" travaillées.

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Il est gêné, je le sens bien, mais ne peut rien y faire.

Grâce à l'abruti que j'ai eu la semaine passée au bout du fil, je vais donc vivre une vie de RSA member ce mois-ci. Les heures se cumulent bien et mes droits sont reportés d'un mois. Comprenez que pour avril, c'est nada, niente. Tu as bossé? Bah, arrête, ça coûte trop cher!

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Dire que je suis sentie abattue serait un euphémisme. Je me suis demandé comment j'allais bien pouvoir payer mon loyer, la cantine de Loulou et les classiques charges ce mois-ci. Quant au contrôle technique de la titine, n'en parlons pas. Hey, y'a de la place sous les ponts? L'esprit de Cosette était de nouveau en train de m'envahir lorsque...

Re-coup de téléphone. De nouveau le conseiller. Il est allé voir le directeur de l'agence, lui a exposé la situation. "Comprenez bien que Pôle Emploi n'est pas là pour mettre des bâtons dans les roues aux gens qui veulent s'en sortir." Ça m'arrangerait d'y croire, pour tout vous dire. "Nous avons des règles, bien carrées, et ce n'est pas à la tête du client. Mais vous aussi, vous avez été carrée et on ne peut pas laisser la situation telle quelle."

Là, il m'annonce qu'il va déroger à la règle, exceptionnellement, vu que j'ai gagné peanuts sur mon activité d'auto-entrepreneur. "On va s'arranger, ne vous inquiétez pas."

J'ai envie de l'embrasser.

"Vous savez, on n'est pas de glace. Moi, ça me dérange grandement, ce genre de cas", ajoute-t-il.

Mon fils voit Dieu dans les nuages. Moi, j'ai senti comme un parfum de petit miracle à Pôle Emploi aujourd'hui.

5 commentaires:

  1. Tu vois il faut positiver, et ça fonctionne. Moi je crois en toi et je ne suis pas la seule.
    Ton fils à raison il faut y croire.
    Gros Bisous
    Chantal

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  2. Ainsi, il y aurait donc encore des gens qui ont une conscience, chez ton employeur ? Incroyable ! Formidable ! Des fonctionnaires humains ! Je n'en reviens pas ! (pardon, j'utilise beaucoup de points d'exclamation mais il faut avouer qu'il y a de quoi).
    Je suis heureux pour toi, la Mouette.
    Bises.
    L'oiseau

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  3. les conseillers pôle emploi ne sont pas fonctionnaires!!!!!!! Ils ont aussi un coeur et reçoivent des personnes en galère tous les jours!!!! C'est encore, il me semble notre gouvernement qui vote les lois.... les institutions ne font que les appliquer!!!!!! il est bien facile d'envoyer des points d'exclamation derrière son écran.... beaucoup plus difficile de gérer le quotidiens de demandeurs d'emplois en galère!

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  4. C'est vrai, les conseillers n'ont pas le statut de fonctionnaires; merci d'avoir rectifié le tir.

    Pour le reste, ce monsieur m'a vraiment écoutée, m'a expliqué, aussi, le fonctionnement et l'application des lois. Il a admis que c'était le gros bazar lorsqu'il s'agissait de l'interprétation et n'était pas étonné que j'ai pu avoir autant de sons de cloches différents. Il a déploré de la même façon ce "ping-pong" entre les administrations (CCI, URSSAF et tutti quanti) et j'ai eu la sensation que, enfin à Pôle Emploi, quelqu'un prêtait VRAIMENT attention à ce que je vivais au quotidien.

    J'ai tout à fait conscience que les conseillers sont jetés en pâture à tous ces demandeurs d'emploi en galère, et qu'ils arrivent au bout d'une chaîne gangrenée. J'imagine la difficulté de la tâche. Simplement, j'aimerais tellement qu'il y ait moins de flou quant à ce statut d'auto-entrepreneur, que l'on puisse avoir une cohésion dans les réponses. Et puis, que ces foutues lois ne nous stoppent plus dans nos élans créateurs...

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  5. En retard pour cause de temps bouffé, et ça va se reproduire ! mais je suis là quand même !
    Contente de voir qu'un geste humain reste possible dans une société de plus en plus verrouillée ! vive les "ptits gestes" ! Parce que, si bosser doit coûter au lieu de rqapporter, merci, autant rester couché, et descendre mendier en bas de chez soi !

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