mercredi 5 mai 2010

Tout vient à point...

Bon, j'avoue, j'étais pressée hier midi mais je tenais absolument à partager mon excitation; et puis, l'idée de vous faire mariner n'était pas pour me déplaire.

Yes, my name is Cruella (mais sans les Dalmatiens, j'ai pas la place dans l'appart et ça pourrait rebuter le cheval blanc, le jour où il se décidera enfin à poser ses fers ici).

Entre-temps, j'ai réalisé que cela devait rester confidentiel. Aïe. Comment ça, vous n'allez pas le répéter? Mais on est sur une plate-forme géante ici, demain madame Wang est au courant et Mister John Doe ne manquera pas d'en parler à son collègue Pablo Ramirez.

Mais si, vous savez, la mondialisation, tout ça... Bon, j'abdique, je suis une inconnue, pas la peine de se montrer trop parano, je balance l'info. Hier matin, mon unique cliente restauratrice, qui tient également le restau que je convoitais initialement (ça va, vous suivez toujours?), m'a proposé de prendre ce dit-établissement en location gérance.

C'est pas fou, ça ? Comment ça, j'en étais au même point l'année dernière? Justement, ça ne s'était pas fait et ça m'avait pas mal perturbée. Je m'étais longtemps accrochée à l'idée, avant de finir par y renoncer, consciente qu'elle ne lâcherait pas l'affaire. Pourtant, je savais que c'était là l'alternative idéale: tu jouis du lieu, moyennant une redevance. Tu n'investis pas dans un fonds ou du matos à dix mille dollars, mais tu es ton boss.

Tous les banquiers que j'ai rencontrés (huit, oui, je me souviens bien) étaient unanimes: c'était la solution idéale. "Si seulement vous aviez pu prendre ce restau", me disaient-ils régulièrement. Oui, si seulement...

A vrai dire, lorsqu'elle m'a évoqué la chose, alors même que je venais la livrer pour l'habituelle fournée de gâteaux, j'en suis restée un peu abasourdie. Tout ça vient alors que j'ai tout empaqueté, que les valises sont prêtes pour une autre vie et l'album-photos de la cuisine relégué au rayon des souvenirs. Ironique, n'est-ce pas?

Pourtant, comment ignorer cette offre qui vient au moment où je ne l'attendais plus (mais alors plus du tout) ? Le lieu continue de me parler, la clientèle existe, l'emplacement est top, son volume est idéal pour une personne seule, pourquoi hésiter?

J'ai senti une montée d'adrénaline. Pourtant, j'ai gardé la tête froide. Je lui ai dit que cela méritait réflexion. Je ne veux pas me précipiter, car je connais aussi les bémols de la situation, telle qu'elle se présente aujourd'hui.

Une chose est sûre: j'ai descendu tous les cartons que j'avais rangés, la mort dans l'âme. Maintenant, il s'agit de manier les chiffres au mieux, pour décider de quoi l'avenir sera fait. Vais-je aller au bout de l'aventure, alors que l'épilogue était écrit?

Oui, quelle ironie, décidément.

3 commentaires:

  1. GO, LA MOUETTE, GO !!!!!!
    C'est la première marche à franchir avant "un lieu à toi" ! expérience et tout et tout ! métier qui rentre, tout ça !!!
    FOOOOOOONCE !!!!
    Mais posément, avec un dossier en béton armé et une étude costaud-costaud.

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  2. C'est génial et je t'enjoins à y aller après avoir bien calculé tous les tenants et aboutissants (particulièrement financiers) de l'affaire. Je suis très heureux pour toi, la Mouette, vraiment très heureux.
    Bises
    L'oiseau

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  3. WOUAH! C'est Géant!!!! Très très heureuse pour toi. Je rejoins les sentiments d'Anne et de Thierry.
    Gros Gros Bisous
    Chantal

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