samedi 12 décembre 2009

P'tites histoires de GPS...

Les deux fidèles que sont Anne et l'oiseau m'ont "taggée" par le biais de leur blog respectif (présents dans ma 'tite blogroll) avec un thème qui m'a d'emblée évoqué le voyage et mes péripéties classiques: le GPS.

J'aurais pu profiter de l'occasion pour vous dessiner une carte de France de toutes les villes que j'ai connues, longtemps ou brièvement. Allez, Paris, où je suis née, Nantes, ma cité adoptive, Bordeaux, siège de ma vie étudiante mémorable, Angoulême, Marseille, Maubeuge (!), Saint-Quentin découvertes le temps d'intermèdes de journaliste apprentie. Lille, ma première expérience professionnelle et Le Mans, donc, que j'ai appris à aimer depuis quinze ans.

Mais en fait, quand j'entends GPS, ça me renvoie à la joie immense que j'ai ressentie lorsqu'un employé de location de voitures m'a suggéré de prendre cette option, un merveilleux jour de juin 2007. J'étais au Texas et, s'il n'avait eu pas cet air ahuri, je l'aurais volontiers embrassé, tant je réalisais à quelle point ma vie allait changer, d'un coup.

Enfin, ma vie on the road.

Parce que je dois bien le concéder, je me suis perdue un nombre considérable de fois sur les routes américaines. Il y a les arrivées après quinze milliards d'heures d'avion (oui, je sais, c'est trop. Séquelles de mon séjour marseillais, j'imagine), les jambes engourdies, le cerveau resté avec les bagages dans la soute et la panique au moment de rejoindre les huit voies au sortir de l'aéroport. Les Motel 6 à perpet', coincés entre un Burger King et un McDonald's, loin, trop loin du centre névralgique de la ville où vous êtes supposé résider. Les avenues et les rues, les unes parallèles, les autres perpendiculaires. Le boulevard Wilshire, à Los Angeles, long de 25 km, que vous rejoignez naïvement en pensant que l'hôtel, situé au 6400W, doit être proche, avant de constater que vous êtes au n°102 et qu'il est tard, là, très tard...

Un soir à Los Angeles, justement, fatiguée, je suis partie voir un match des Lakers au Staples Center, situé en plein Downtown. Et là, l'horreur. Je me souviens avoir cru perdre la tête, en empruntant les quatre autoroutes traversant la Cité des Anges (oui oui, nord, sud, est, ouest...), ratant chaque fois la bonne sortie. A bout de nerfs, je me suis garée, j'ai coupé le moteur et j'ai fixé la carte. Je voyais bien que j'étais en plein coeur du quartier chinois, à quelques encablures de la salle. Mais impossible de me retrouver dans ces dédales quadrillés. Le trou noir. Comment, je ne sais pas, mais j'ai réussi à assister au match - enfin, je suis arrivée au milieu du deuxième quart-temps.

C'est à ce moment que j'ai rêvé d'un beau GPS...

Et c'est donc pour cela qu'en ce jour merveilleux de juin 2007, je me suis jetée sur ce bel objet noir. Si je devais un jour repartir en vadrouille, j'en ferais désormais une priorité. Bon, il faut savoir deux-trois choses sur le GPS américain - mais j'imagine que l'européen est similaire, non? :

- Le GPS est poli. Quand vous vous trompez de route, malgré son insistance, il ne dit pas : "faites demi-tour." Ou "mais c'est pas possible, tu t'es encore plantée, t'es bien une fille, tiens." Non, le GPS dit, sitôt l'adresse dépassée: "Calcul en cours." Un peu hypocrite, je vous l'accorde, mais ça calme bien les nerfs.

- Le GPS est consumériste. Il a dans son petit carnet le moindre GAP, CVS et tous les malls de la région. Une petite envie de shopping? Hop, vous mettez le GPS en marche et vous vous laissez guider. C'est comme ça qu'en voulant aller faire deux, trois courses au Wall Mart, en rentrant, je me suis retrouvée dans un terrain vague, au tréfonds de San Antonio. Il était tellement sûr de son fait que je n'ai pas voulu le contrarier, mais enfin, le supermarché avait des airs de cul de sac.

- Le GPS est sélectif. Il n'a jamais voulu me mener jusqu'à chez Eva Longoria-Parker. Même en lui demandant gentiment.

- Le GPS est capricieux. Parfois, il n'en fait même qu'à sa tête. Je lui demande le Motel 6 le plus proche, il me guide vers le Marriott. Cherchez l'erreur.

- Le GPS est sensible aux conditions climatiques. En prenant la route entre San Antonio et Houston, là où des panneaux vous signalent, de façon récurrente et très rassurante, le danger imminent de tornade ("Caution, it's time for Hurricane... Caution, Hurricane danger", ils ont toujours le sens de la formule, ces yankees), j'ai constaté que le GPS s'était simplement fait la malle, après une malheureuse bourrasque. Et quand je l'ai relancé, parce que quand même, j'avais un avion à prendre et un aéroport à retrouver (on devient vite fainéant, avec ces gadgets-là), il a fait le mort.

Finalement, c'était mieux ainsi. Je l'ai moins regretté en rentrant en France, où, pauvre de moi, je suis revenue à la bonne vieille carte Michelin, qui ne parle pas, certes, mais qui ne me guide pas, de façon sournoise et arrogante, sous un pont d'autoroute sombre ou dans un champ.

Pour le reste, n'étant pas une grande fan des chaînes, je laisse à qui le voudra le soin de s'auto-tagger et de raconter ce que lui inspire le GPS... Et je remercie mes taggueurs, grâce à qui ce blog aura été actualisé ce week-end...

2 commentaires:

  1. Ouééé ! joliiii ! t'as rudement bien transformé l'essai (exercice de style je suppose) et j'ai vraiment passé un bon moment à lire tes aventures "Gépéèsques" made in States. Chapeau, la Mouette ! J'ose croire que ça rebondira, et que certains de tes lecteurs vont propager le jeu......

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  2. Merci, la Mouette, d'avoir participé et bravo, très bel exercice, je me suis régalé à la lecture de tes tribulations guidées au travers des Etats Unis.

    Bises
    L'oiseau

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