samedi 18 juillet 2009

Tout le monde il est gentil

Y'a des matins comme ça où on se lève et où l'on commence par râler contre le réveil, les pigeons qui squattent le rebord de la fenêtre, contre le boulevard décidément trop bruyant ou le débile qui s'acharne sur l'interphone. Où l'on se prend les pieds dans un sac qui traîne, on ne sait pourquoi. Avant de se brûler sous la douche et de faire trop infuser le thé.

Et puis, dans la vie idéale, on se réveille comme une fleur, pleine d'énergie, lentement et dans le calme. Avec cette douce sensation que la journée va être douce et riche. On sait d'emblée comment on va s'habiller. La tenue tombe parfaitement.

Je ne vais pas mentir, mon quotidien me permet régulièrement d'assouvir ma soif de complaintes. Je hais les pigeons et les débiles de l'interphone.

Mais aujourd'hui, ça ressemblait à la vie idéale.

Déjà, le réveil. J'aurais dû le voir comme un ennemi, cet appareil au cri strident, qui me torture trop souvent - et d'autant plus avec six heures de sommeil au compteur. Eh bien, même pas. Trop envie de rayer la liste de mes tâches aujourd'hui. Limite si je ne l'aurais pas embrassé de me sortir de ma torpeur.

Ensuite, la balance, qui m'annonce un délestage, certes mineur, mais un délestage quand même. Bien.

Un p'tit coup d'oeil sur le blog. Trois commentaires. Mes trois fidèles commentateurs, gentils et avisés (non, je ne suis pas démago, j'apprécie, nuance) qui répondent ainsi à mon exercice du pour et du contre, sujet qui m'a tenu éveillée longtemps la nuit passée.

L'amie, qui m'appelle pour m'annoncer que l'on part deux jours à la mer la semaine prochaine.

Le message sympa qui suit, de nos hôtes.

Les parents, qui ouvrent grand leurs portes pour les vacances. Le papa, qui estime que le resto que j'ai toujours convoité serait décidément la meilleure option. Pour quelqu'un qui ne voulait pas entendre parler d'un tel projet il y a peu, on peut parler d'une sacrée évolution.

La banque, où la conseillère ne s'est même pas attardée sur le prix du gaz, préférant jouer de la calculette et me laisser entendre que j'aurai son aval.

Le formateur de l'AFPA, qui m'écrit que "c'est bien normal" de m'accorder du temps pour discuter, sachant que le stage est achevé, quand même, et qu'il est surbooké. Son assistante qui me demande des nouvelles, précisant qu'elle a "hâte d'en savoir plus".

La chargée de mission d'une autre asso, qui m'avait énormément soutenue, à qui je veux simplement déposer mon gros livre rose, sans la déranger. Au lieu de cela, elle tient à me recevoir, afin de faire le point, et me donne un énorme catalogue de matériel de cuisine pro. Elle me propose de m'aider à trouver les différents financements. Alors que je lui dis au revoir, elle me regarde, l'oeil pétillant, sourit et jubile : "On va finir par l'avoir, ce local!"

L'ostéo qui me dévisse la tête et me débarrasse enfin de mon balai, élément devenu tellement familier que j'ai eu la sensation de perdre un bout de moi-même. Sans regret, je précise.

Les amis qui appellent pour prendre des nouvelles ou pour m'offrir le thé, que je vois déjà rougir et protester, eux qui prennent le temps de passer sur ce blog.

L'autre amie qui m'invite au ciné...

Je me suis sentie vernie, sincèrement. Je suis tellement spécialiste de viedemerde.com, habituellement, que tant de gentillesse me surprend. Je savoure. Le pompon, c'était en rentrant chez moi. A la porte, un petit sac accroché. A l'intérieur, des petites bombes caloriques, bien alignées dans leur boîte, que le papa de mon fils a pris soin de déposer, comme ça, sans calcul, sans retour.

Alors, certes, ces klougs vont rendre ma balance bien moins complaisante. Certes, vous allez me prendre pour un coeur chamallow. Certes, je me prendrai certainement de nouveau les pieds dans le tapis dès demain matin.

Mais qu'est-ce que c'est bon de penser que, parfois, la vie peut sourire...

7 commentaires:

  1. Ta bonne humeur est contagieuse! Ca donne envie!!!
    J'espère que tu profites de ces instants!

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  2. Des journées comme celle-ci, il convient de les savourer comme des friandises rares !
    Il faut faire en sorte que le goût s'en prolonge longtemps dans la mémoire, en guise de poussière d'or sur les jours ternes !

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  3. Tout ce qui t'arrive là, tu le mérites. Tu le mérites même amplement, je trouve. Profites-en au maximum et continues dans cet état d'esprit, les choses iront de mieux en mieux.

    Bisettes
    L'oiseau

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  4. Ne dit-on pas que la vie sourit aux audacieux ??? Tu t'es donnée les moyens d'en arriver là... alors maintenant : PROFITE !

    Bisous

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  5. Mais dites, tant de gentillesse, c'est suspect, non? Attendez, je n'ai pas dit que je n'aimais pas ça, mais vous êtes tellement adorables que j'en reste tout chose!!

    Certes, les klougs collent au doigt (et à l'estomac!!) mais me suis même pas pris les pieds dans le tapis, ce matin, en plus, alors tout va bien!

    Je vous transmets ces bonnes ondes, de tout coeur.

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  6. La Mouette, suspect, tant de gentillesse ? Non, sûrement pas, je trouve au contraire qu'elle aurait pu se manifester un peu plus tôt.

    Bisettes
    L'oiseau

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