vendredi 17 juillet 2009

Girouette!

Dans mon esprit manichéen, le monde se divise en deux: les rabat-joie d'un côté, les optimistes de l'autre. J'avais donné, concernant la première catégorie, et j'avais logiquement besoin de l'autre pendant. Un peu de positif, trois fois rien.

J'ai donc rangé ma kalachnikov ce matin et suis partie à mon rendez-vous, direction l'agence immobilière, là où ces rabat-joie d'experts sont considérés comme des mauvaises herbes. Nathalie, frêle blonde souriante, m'accueille chaleureusement, d'une poignée de main ferme, et m'écoute. Comprend très vite mes besoins. Ne cherche pas à me fourguer un local à dix minutes du centre.

Du point de vue d'un optimiste, tout est possible.

Finalement, j'abandonne mon vélo pour la suivre dans les rues mancelles. Soudain, je me sens dans le secret des dieux. Là, c'est une histoire d'héritage qui a bloqué la vente. Ici, c'est le prix demandé qui était exorbitant. J'apprends que certaines enseignes, a priori florissantes, cherchent à céder. Je ne fais pas partie de la caste commerçante de la cité, mais je m'imprègne de ses mystères. Je jubile.

Nous arrivons au premier local. MON local.

Comment ça, je m'emballe? Ne soyez pas rabat-joie.

Le prix me va, le loyer aussi, reste juste un petit détail: pas de cuisine. Pas pratique, c'est vrai, pour un resto... Pour autant, ce n'est pas insoluble. Il "suffit" d'y installer une extraction et de respecter les normes sanitaires. Une paille. Je me projette complètement dans ce lieu, que je connais en tant que cliente.

Banco? Pas si vite. C'est un emplacement 1-bis, pas n°1. Comprenez qu'il y a moins de passage que sur la zone principale. Pour autant, la proximité d'avec la place principale me laisse des perspectives solides. Mon éternel optimisme, sans doute.

Deuxième local. Odeur pestilentielle dès que Nathalie ouvre la porte. Il y a une cave. La possibilité d'y trouver un cadavre n'est pas nulle. C'est moche, glauque, un rien excentré, je déteste. Fin du débat, le soleil du Portugal ne sera pas mien.

Vous allez penser que je change tout le temps d'avis - et je ne pourrai vous contredire. Mais la visite de ce local, véritable coup de coeur, m'a permis d'envisager de nouveau d'ouvrir mon p'tit resto, sans passer par la case marché. En bonne girouette, je sais que les rebondissements vont continuer de rendre mes journées palpitantes - et épuisantes, certes. Mais là, il y a tout ce que je recherche. Pas d'hésitation, j'ai pris rendez-vous à la banque et j'ai contacté toutes les asso afin d'obtenir un maximum d'appuis financiers.

"Hasard" de la journée, j'ai croisé la propriétaire du resto que je convoitais, à la Chambre de Commerce. Une petite discussion amicale plus tard, elle m'avouait que la situation était tendue pour elle et qu'elle allait devoir prendre une décision rapidement, afin de savoir si, oui ou non, elle continue de gérer ses deux restaurants. Elle a donc prévu de me contacter. Elle me l'a assuré d'un clin d'oeil.

Et je fais quoi, moi, si elle veut me le vendre, maintenant que j'ai trouvé un autre local? J'ai vu pires dilemmes, bien sûr, mais la vie nous offre parfois de drôles de surprises. Que même les optimistes n'osent pas envisager.

3 commentaires:

  1. Fais tes comptes - entre celui qui a déjà tout et celui à remodeler, lequel va coûter le moins ? c'est celui-là qu'il faut prendre...
    en sachant : a) que les agents immobiliers sont TOUS, TOUJOURS, des requins, même sous la forme de frêles-jeunes-filles-blondes-qui-te-disent-tout confidentiellement b)que la madame-au-clin-d'oeil avenant aurait pu se décider plus tôt.
    Celui qui te bouffera le moins de pognon...
    Bonne chance, et vois ce que dira Jérôme, qui m'a l'air bougrement pragmatique !

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  2. C'est génial, la situation à l'air de se décanter ! Je te souhaite que l'une de ces deux possibilités soit la bonne - ou que tu trouves mieux encore. Et tu as raison d'être optimiste, tu y arriveras.

    Bisettes
    L'oiseau

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  3. Je ne pense pas que tu sois une girouette... par contre cela fait plaisir de lire que la chance tourne... il vaut mieux avoir trop de choix plutôt qu'aucun !

    Je rejoins tout à fait Anne et je vais tenter d'être une nouvelle fois des plus pragmatiques (ça doit être une déformation professionnelle... !) :
    1 - Tu vires d'embler les lieux qui ne te plaisent pas ou moins
    2 - Dans ta short-list (a priori 2 établissements), tu pèses le pour et le contre, notamment :
    * prix de base
    * surcout lié aux besoins d'aménagement
    * distance au centre
    * rentabilité envisageable/retour sur investissement
    * pourquoi le précédent proprio souhaite-t-il vendre ?
    * la configuration des lieux et comment tu t'y projètes (j'ai vu une émission avec un resto adorable mais la cuisine était au sous-sol... et c'est devenu un enfer pour le proprio !)

    Tu pourrais trouver encore d'autres critères, mais avec ceux là il y a certainement moyen de voir une solution/un choix plus évident que l'autre...

    Si tu veux un coup de main pour faire cette analyse, n'hésite pas... j'ai la "mauvaise" habitude de trouver les points faibles ou les défauts des sujets ou des lieux que l'on me présente (notamment en matière de sécurité... normal c'est mon boulot!).

    Et puis au dela de tous ces aspects très (trop !?) carrés et cartésiens, il y a ce que dit ton coeur à la vue des différents établissements... alors réfléchis vite et bien de peur que ta chance ne passe et que tu aies à le regretter !

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