jeudi 18 juin 2009

Décibels dans les bois, bon bio à la ville...

Le Mans est décidément une ville pleine de ressources. Il y a la plage, donc, mais aussi les bois. Dans lesquels, à quelques jours des grandes vacances, les instits (on dit maîtres des écoles, je crois) aiment à lâcher une horde de grands fauves, lesquels, à défauts de griffes ou de grosses mâchoires, ont une multitude de cris et autres hurlements en stock. Imaginez-les, la peau encore lisse de bébé, des mimiques angéliques... et une imagination sans borne.

Il fallait une "volontaire" pour accompagner 19 adôôôôrables loulous de 5 et 6 ans, je me suis dévouée. Eh oui, je jouais à "la maman parfaite" aujourd'hui, de celle que je rêvais d'avoir, quand j'étais petite et que nous faisions une sortie scolaire. Je n'étais sans doute pas à la hauteur, mais enfin, j'ai fait mon possible, serré et re-serré 19 casques de VTT, soulevé vélos, trottinettes et skateboards, porté une tonne de vestes encombrantes et inutiles, ramassé quinze fois des casquettes, avalé des carottes râpées pleines de sauce, des coquillettes trop cuites avec leurs boulettes de boeuf trop grasses, tenté une séance de relaxation, en vain, applaudi mon champion de fiston - en toute objectivité, c'est le plus fort - et dessiné des dizaines de voitures pour ces petites bouilles, moi qui suis une véritable quiche, un crayon à la main.

A vrai dire, j'ai passé une bonne journée. Mais je suis revenue dans un état, je ne vous explique même pas. La tête prête à exploser. A côté, 12 heures de compta sans pause, c'est plus reposant.

Un paracétamol plus tard, j'étais obligée de repartir. Le rendez-vous était d'importance: une personne a lancé l'idée de lancer un resto bio, dans notre ville déjà tellement riche de ressources (la plage, les bois et un resto bio? Franchement, c'est pas la classe?). Elle a simplement déposé une annonce, à droite et à gauche, pour trouver des partenaires. Un mail plus tard, Adrian me conviait à une première réunion collective.

Me voilà à l'heure dite chez ce grand monsieur, au délicieux accent anglais, qui m'accueille chaleureusement. Adrian me présente à Agnès, toute jeune retraitée, et à Fleur, la petite trentaine. La pièce est pour le moins spartiate, tout le monde n'est pas arrivé, un léger blanc s'installe. Et puis, ça part. Je prends garde à ne pas trop parler, surtout. Je ne sais pas qui ils sont. Sans jouer la parano, inutile de livrer mon projet clé en main. Arrive ensuite un quadra, dont j'ai oublié le prénom, shame on me, et un couple pimpant, Yohann et Sonia. La discussion prend forme, Adrian définit les grandes lignes de ses attentes, sort les cahouètes pas bio (!) et j'oublie que je suis venue avec une barre à la tête. Je prends garde, une fois encore, à ne pas trop lâcher de billes, car mon projet s'avère le plus avancé de tous. Mais je dois admettre que l'idée de réunir nos forces est séduisante.

Associer des compétences, assurer un roulement pour offrir une amplitude horaires très large, j'en ai toujours rêvé, encore faut-il s'accorder sur les envies de chacun. Ce soir, chacun a parlé d'un "lieu de vie", d'échange, d'un établissement, plus que commercial, communautaire, sans pour autant devenir des ayatollah du bio ou chercher à viser ce genre de public. Ces personnes partagent la même envie, sans doute utopique, de réunir toutes les générations confondues dans un endroit qui deviendrait incontournable. J'ignore si cela peut être LA solution, mais c'est plutôt excitant de prospecter dans ce sens.

Il était tard, Adrian a dit qu'il était fatigué. Une dernière personne venait de nous rejoindre. Peu importe, rendez-vous a été pris pour la semaine prochaine. Une séance de bises plus tard, j'ai enfourché mon vélo en me sentant d'un coup moins seule. Tout cela n'est peut-être qu'illusion. Mais sincèrement, ça fait du bien de rencontrer d'autres tordus...

3 commentaires:

  1. Fais gaffe, avec les associés : 3, c'est trop et 2 c'est trop peu. Oui, ça fait certainement du bien de rencontrer d'autres tordus, comme tu dis, mais tu as bien fait de garder ton quant-à-soi et de ne rien dire.

    L'oiseau

    RépondreSupprimer
  2. je rejoins l'Oiseau - de bon augure, celui-ci ! dans son appel à prudence, bien que le projet ait l'air intéressant.
    Comme on dit par chez moi, "faut voir".

    RépondreSupprimer
  3. Oui, c'est compliqué et je ne veux pas me décider trop vite... Cela me pose un dilemme car c'est évidemment plus "reposant" et rassurant de porter un projet à plusieurs et en même temps, je cours le risque d'en être dépossédée et de ne pouvoir le conduire comme je l'entends...

    RépondreSupprimer