jeudi 9 avril 2009

Flashback 1 - A long time ago...

Certains souvenirs nous paraissent parfois si lointains que l'on se demande si on ne les a pas imaginés. La volonté de tourner une page suscite ce genre d'impressions. Parce que l'on a envie de tirer un trait sur le passé, on force sa mémoire au black-out. C'est exactement ce que je ressens avec mon ancienne vie. Non pas que je la renie, loin de là, elle a été riche, pleine de rencontres, d'amitiés, de conflits, aussi, qui me permettent aujourd'hui de savoir ce que je veux, ou pas. Non, simplement, j'ai eu le sentiment d'une renaissance voilà quelques mois.
Le 31 octobre dernier, pour être précise.
Je me souviens parfaitement de ce tourbillon, d'un coup, dans ma tête. Il faisait beau, ce jour-là, un ciel bleu assez incroyable à pareille époque de l'année. Je me souviens de ce couple, jeune, qui s'enlaçait, semblant ne faire qu'un, avec ce sentiment d'être seul au monde. Il y avait un enfant sur le parvis de la gare, qui faisait tournoyer son sac à dos. Et je me suis sentie ainsi, bousculée, balayée, mais insouciante. Ma liberté chérie, je l'avais.
Je me souviens avoir froncé les yeux, gênée par les rayons du soleil. Peut-être avais-je l'air inquiet, tourmenté. Sans doute aurais-je dû l'être, alors que la crise économique mondiale avait déjà bouleversé l'ordre établi. J'étais sereine, au contraire. J'étais
moi-même, droite, fière, à la fois rejetée, seule mais volontaire.
Voilà, c’était la fin de quinze ans dans cette société que j’avais rêvée, imaginée, que j’ai fini par rejoindre, là où j’ai grandi, où je me suis abîmée aussi, bien sûr. Et au moment où le monde marche à l’envers, j'ai décidé de ne plus tourner en rond, justement et de partir, laisser ma vie reprendre ses droits, avec toutes les angoisses que cela suscite forcément.
Envoyer tout valser, on en rêve tous. J'ai même pensé que c'était facile, finalement. Entre euphorie et mélancolie, j'ai tout quitté, moi qui avais beaucoup, pour vivre, seule, peut-être, mais avec la conviction de rester fidèle à moi-même, à mes envies, à cette petite gamine espiègle que j’étais.

J’y ai réfléchi et si personne n’a vraiment osé m’en parler, j’ai eu conscience de l’aspect presque puéril de vouloir tout bazarder, comme si ailleurs, forcément, les contraintes n’étaient remplacées que par un champ de roses. Je savais qu'il me faudrait revenir sur terre. C'est à cet instant que j’ai décidé d’écrire mon journal d’une chômeuse volontaire (en temps de crise) parce que j’aime bien être à contre-courant.

5 commentaires:

  1. Je n'avais pas franchement de doute sur le sujet, mais tu as de vrais talents d'écrivain... si ce n'était pas ta vie, je me dirais "il commence bien ce roman" !
    Tu as beaucoup de courage (mais aussi de culot !) pour oser prendre ce virage à 180° dans ta vie alors qu'il est tellement plus simple de rester dans la position établie. Mais ne dit on pas que la chance sourit aux audacieux ?
    Le plus important de tout est de faire quelquechose où tu peux d'éclater et t'épanouir... parce qu'il n'y a rien de plus frustrant que d'avoir le sentiment de tourner en rond.
    Je suis de tout coeur avec toi et j'espère que lors de notre prochain passage par Le Mans nous pourrons venir trinquer à ta réussite dans ton tout nouveau restaurant !

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  2. La suite est dans la belle lignée du premier post. Et confirme un courage certain derrière une personnalité affirmée. Chapeau bas l'artiste !

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  3. D'accord avec le-dit Jérôme. Je sens que je vais avoir plaisir à lire ce roman de ta vie. Signé un fan inconditionnel de Voici l'été à la plage.

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  4. Bonjour,

    je m'excuse de vous déranger. Je suis journaliste pigiste pour le magazine
    féminin MAXI, et je réfléchis à un sujet sur le thème "J'ai pris du recul
    par rapport à mon travail" (en travaillant moins, voire en arrêtant de travailler, pour ne plus sacrifier sa vie de famille à son travail).
    Je vois sur le blog que ça a l'air d'être votre cas.
    Serait-il possible, dans un premier temps, d'en discuter, par téléphone, ou
    par mail?

    Je suis joignable sur elsafayner@yahoo.fr, ou 06 21 73 28 52.

    Et je me tiens à votre disposition pour toute précision.

    Cordialement.

    Elsa FAYNER

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